Donc, le Petit Reporter de l’Imaginaire, quand il n’écrit pas, lit.
Et pas un livre – ou presque ! – où il ne trouve trace de ses petits amis.
Aujourd’hui, Robert Stevenson (1850-1894), auteur de L’Étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde :
Pendant deux jours je me torturai la cervelle pour trouver une intrigue quelconque ; et la seconde nuit, je rêvai la scène de la fenêtre, ainsi qu’une scène qui fut divisée plus tard en deux, dans laquelle Hyde, poursuivi pour quelque crime, prenait la poudre médicinale et subissait sa transformation en présence de ses poursuivants. Tout le reste a été composé à l’état de veille et consciemment, bien que je crois pouvoir y reconnaître pour une grande part la manière de mes brownies […]. Tout ce qui me fut donné, c’est la matière de trois scènes et l’idée centrale d’un changement volontaire devenu involontaire. Va-t-on trouver que je manque de générosité si, après avoir encensé libéralement mes collaborateurs invisibles, je les jette, ici, pieds et poings liés, dans l’arène des critiques ? Car l’affaire des poudres, que tant d’entre eux ont blâmée, n’est nullement mienne, je suis heureux de le dire, mais appartient aux brownies*.
* Un chapitre sur les rêves, Robert-Louis Stevenson, 1888.