Donc, le Petit Reporter de l’Imaginaire, quand il n’écrit pas, lit.
Et pas un livre – ou presque ! – où il ne trouve trace de ses petits amis.
Aujourd’hui, Philippe Djian :
J’ai raccroché et ensuite, en regardant autour de moi, j’ai pu constater que le miracle était pas arrivé, les petits nains s’étaient pas pointés pour faire le ménage pendant que je donnais mon coup de fil. J’ai quand même débarrassé les assiettes posées sur ma machine à écrire et ensuite je l’ai secouée dans tous les sens pour faire tomber les miettes, ça fait déjà longtemps que je me suis aperçu que les gens respectent rien, j’ai pas été étonné*.
*Zone érogène, Philippe Djian, Bernard Barrault, 1984.
Dans le courant du mois, j’ai cru trouver la solution à nos problèmes de fric. J’ai répondu à une petite annonce qui proposait du travail à domicile pour des personnes sérieuses. […] J’ai ouvert le carton sur la table.
– Qu’est-ce que c’est ? a demandé Henri.
– Un cadeau du ciel, j’ai dit.
J’ai retiré la paille qui recouvrait le dessus et je suis tombé sur un stock de petites figurines en plastique rouge terminées par un pic, des petits lutins, ces trucs qu’on plante sur bûches de Noël. Des milliers et des milliers, enchevêtrés les uns dans les autres. C’était comme s’ils GROUILLAIENT.
[…] J’ai repéré trois pots de peinture sur le côté et une lettre d’explication : « NOIR pour les yeux. BLANC pour la barbe. DORÉ pour les chapeaux*. »
*Maudit manège, Philippe Djian, Bernard Barrault, 1986.